Calais : le peintre expressionniste et sculpteur Jean-Baptiste Dumont expose en Angleterre
La Voix du Nord - Février 2015
Depuis deux ans et sa participation à la foire d’art contemporain lilloise, le peintre expressionniste calaisien Jean-Baptiste Dumont a posé sa palette d’ombres et de nuances pour se diriger vers la sculpture. Séparé de sa galerie touquettoise, le lauréat 2009 du trophée Godon expose désormais ses toiles en Angleterre. Nous l’avions laissé à ses corps à corps et ses face-à-face, dévoilés à la foire d’art contemporain de Lille. (http://www.lavoixdunord.fr/region/a-lille-art-fair- jean-baptiste-dumont-offre-une-belle-ia33b0n388840) C’était en 2013. Jean- Baptiste Dumont, le peintre expressionniste calaisien, parlait de ses envies de sculpture. « Ça me manque. J’ai besoin de m’y remettre », confiait-il à l’époque. Après une pause de plusieurs années, (il n’avait pas sculpté depuis 2005), l’artiste avait façonné un grand buste efflanqué, évoquant le Christ sur la croix. L’œuvre, réalisée à partir de techniques mixtes, avait concouru au trophée Alain-Godon, au Touquet, en 2012. Pas de distinction mais une envie certaine : reconquérir un autre amour, la sculpture. « Tu travailles en trois dimensions. Tu tournes autour de la matière. Un tableau, c’est un face-à-face. Une sculpture, c’est une recherche de formes, de volumes », livre l’artiste. Un autre mode d’expression, un autre souffle sans s’éloigner de son sujet de prédilection, le crâne, qui hante également son œuvre picturale. « Ça m’intéresse toujours. Savoir ce qu’il y a à l’intérieur... Y’a tellement de choses que je ne comprends pas là-dedans. » Ce côté primitif, cet art brut Pendant un an, le sculpteur a réalisé ce travail d’introspection, à force de moulages, de patines, d’incrustations instinctives, aléatoires, périlleuses. Il a mis les mains dans le mortier, le ciment, la résine, la terre, la céramique aussi. Une centaine de crânes, humains et fantastiques, semblables et uniques, occupent l’atelier. « Celle-ci, cette céramique, je l’ai cuite une première fois, puis on l’a sortie du four à 900 degrés, puis on l’a enfumée avec du crin de cheval », explique l’artiste. Il y a ce côté primitif, cet art brut dans le travail de Jean-Baptiste Dumont. Depuis fin janvier, l’artiste a noué des liens avec la jeune galerie Lily Clifford qui a ouvert en décembre à Eastbourne, une station balnéaire de l’est de l’Angleterre. Sept tableaux, de tailles et périodes différentes, sont exposés au côté d’autres artistes jusqu’au 31 juillet. « Cette galerie suivait mon travail depuis 2011. Cette rencontre s’est concrétisée par un partenariat. Elle envisage de faire monter mes toiles à Londres. On verra bien... », dit l’artiste qui aime s’en remettre au hasard. Là, il s’est remis à la peinture. Des petits formats, et des profils. « C’est ce que je vois depuis ma fenêtre : des profils de migrants, ils ont de beaux visages. »